Vincent Ejac 1

"J'ai toujours aimé les noirs, les personnes à la peau noire je veux dire. D'emblée, ils me sont fort sympathiques. Le dire, m'a toujours fait passer pour un raciste. Car dans notre société il ne faut jamais parler des différences, c'est obscène. Ne sommes nous pas tous pareils?

Moi, je les trouve plus vivants que nous les blancs. Leur façon d'être me parle au dedans de moi. Leur puissance instinctuelle, leur fraîcheur intellectuelle, c'est ce que j'ai toujours recherché dans ma peinture.

Quand Louise Alexandrine est venu chez moi, envoyé par ma mutuelle, pour m'aider dans les tâches ménagères, j'ai d'abord été un peu déçu, pour moi les créoles ne sont pas de vrais noirs. Leur âme est bien trop corrompue par notre mentalité européenne. Mais sa candeur joyeuse et un peu stupide devant mes œuvres me fit l'effet habituel, je frissonnai de plaisir. C'est cela un artiste: un mendiant de la reconnaissance. "